Des mots sont revenus…
Des mots sont revenus me chatouiller la plume
Alors que je rêvais adossé au balcon
D’une bicoque immonde où je fuyais… mais bon,
Ce ne sont que détails que le soleil consume.
C’était dans la forêt, très éloigné des gens
(car ils sont la raison souvent de toute fuite).
Lors, pour devenir saint, je me faisais ermite,
Indulgent pour ma vie, pour la vôtre exigeant.
Et les mots sont venus me conter une histoire
Où la vertu n’est pas, toujours d’un seul côté,
Où les voleurs, parfois, ne sont que des volés
Et où ce n’est pas moi qui méritais la gloire.
Bien sûr j’ai refusé d’écrire ces erreurs
(Puisque je le sais bien que mon cœur est limpide)
Mais j’ignore pourquoi, cette histoire stupide
A gâché mon plaisir à jamais, j’en ai peur !
C’est beau d’être innocent et les autres, coupables.
Oh oui, ça me plaisait, et puis voilà ces mots
Qui, sans me prévenir, remuent le marigot,
Pour faire remonter ce dont je suis capable.
J’ai compris : je ne suis comme un autre qu’un « gens »
Et pas bien meilleur qu’eux, si (espérons) pas pire…
Je vis la même vie et l’air que je respire
Est le même pour tous, les bons et les méchants
Qui sont (vous le saviez ?) exactement les mêmes.
Alors j’ai pris ces mots et je les ai écrits
Afin de rappeler à tous les beaux esprits
Que la vérité vient, quelques fois, d’un poème.