SEMENCE
Avant d’épuiser les couleurs de toujours
De falsifier les contours de l’horizon
Avant que de tomber à des lieux du sourire
Et suivre la longue litanie du désert
Les survivances sur d’amères pourritures
Avant qu’un ciel ne referme sur moi ses crocs de velours
Alors seul
A jamais
Que de moi suinte
La parole comme ultime chevalet
Les mots comme dernière différence
A sortir de l’ombre, solitaire
Et pleurer que c’est loin
Et pleurer d’être libre
Avant d’oublier de mes pas l’impossible
D’écumer de cette terre nue sans saveur
Avant que de servir d’infâmes chimères
Avant les balises mutilées de misère
Les mystères avilis des masques de la peur
Avant que la ruine ne s’installe sur des sables si blêmes
Alors seul
A jamais
Que de moi suinte
La musique comme ultime démence
La magie comme dernière absolution
A crever le brouillard, solitaire
Et rire que c’est loin
Et rire d’être libre
Avant que plus rien ne soit
De mes pas je porterai si loin
Avant que de naître
Vivre que de ne plus savoir
De cet infime me comble d’immensité
Avant le début de la sève sur ces visions sauvages
Alors seul
A jamais
Qu’en moi suinte
Une page blanche…
Michel Vanstaen
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